La Super Nintendo est une console familiale, bon enfant, avec des jeux en général bien réalisés, et qui se veulent avant tout accessibles. N'est-ce pas après tout le souhait de Nintendo, développeur aussi prolifique qu'il est un constructeur avisé ? Certes, c'est le cas d'une énorme majorité des titres qui peuplent la ludothèque de cette machine d'exception. Mais aujourd'hui, justement, nous allons prendre le sujet à contre-pied, et parler exception. Car, si l'ensemble des développeurs semblent respecter les désideratas de big N, certains petits malins vont s'engouffrer dans une brèche audacieuse afin de mieux sortir du lot. Cette niche, c'est celle des titres tellement difficiles à terminer qu'ils se transforment en véritables morceaux de bravoure. En venir à bout, sans aide ou code de triche, n'est pas à la portée de n'importe qui, et certainement pas à la portée du joueur moyen sur Super Nintendo. Dignes hériters d'une lignée de titres à la difficulté surhumaine sur NES, ils n'ont pas à rougir de la comparaison.
Qui sont donc ces développeurs à l'esprit tordu, qui vont à dessein, ajuster la difficulté de leurs jeux afin de les rendre intentionnellement impossibles ? C'est ce que nous allons voir aujourd'hui. On va constater qu'un bon nombre d'entre eux, ont au final, tenté ce pari avec plus ou moins de réussite, en poussant les curseurs parfois très loin. Vous l'avez compris, on ne s'attardera pas forcément sur les qualités ludiques de ces jeux, même si la sélection du jour comme vous allez le constater, est de belle qualité en la matière, mais bien sur leur seule difficulté. Et il y a des choses à dire, une sacré sélection à effectuer comme vous allez le constater. Les plus grands développeurs n'ayant pas hésité à mettre nos nerfs à rude épreuve. Croyez moi, vous serez ravi d'arriver, enfin, épuisés mais ravis, à bout de ces satanés titres ! Courage mes chers, et en avant pour découvrir ensemble le Top 5 des jeux si difficiles sur Super Nintendo, que vous serez forcément fiers de les avoir enfin terminés.
Numéro 5 : Super Star Wars : The Empire Strikes Back
Certes, le chemin qui doit vous guider vers la maîtrise de la Force pour faire de vous un digne chevalier Jedi est longue et semée d'embûches. Yoda s'escrime à nous le rappeler depuis maintenant plusieurs décennies. Oui, le très classieux épisode V, l'Empire contre attaque est possiblement le plus sombre des films de la série, c'est entendu. Mais malgré tout cela, Lucasarts nous a clairement gâté avec cette transposition sur Super Nintendo du film d'Irvin Kershner, poussant les joueurs dans leurs retranchements, et ce afin de se voir occtroyer le droit de perdre, en compagnie de Luke Skywalker, ce satané duel contre Dark Vador. Oui, Super Star Wars : The Empire Strikes Back est un excellent jeu d'action sur Super Nintendo, il est magnifiquement réalisé, utilise judicieusement les capacités de la console, et il est accompagné de la musique épique de John Williams, qui heureusement vous motivera à poursuivre l'aventure. Car de la motivation il va vous en falloir. Dès les premiers instants en compagnie de nos héros, où vous serez lancés sur les vastes étendues de neige et de glace de la planète Hoth, les ennemis vous abordent de toutes parts, du sol, des airs, le danger est partout et permanent. Il faudra très rapidement apprendre à maîtriser à la perfection votre sabre laser et votre blaster afin de vous en sortir. Tâche difficile pour le jeune Padawan que vous êtes. Au fin fond d'une grotte gelée, un boss avec autant de points de vie que vous aurez déjà de morts au compteur pour l'atteindre, vous attends de pied ferme. Bon courage pour en venir à bout, et passer ce...premier niveau. Excellente nouvelle, la suite du programme s'annonce tout aussi réjouissante, et que cela soit sur des phases de pures plateformes ou certains passages qui s'orientent plutôt vers le Shoot Them up, la difficulté demeure élevée. Arrivés sur Bespin, la donne est encore et toujours la même : vous allez en baver, et ce jusqu'à ce fameux duel entre père et fils. Car oui, même si vous finirez par vous échapper des griffes de Dark Vador, à l'instar des évènements relatés dans le film, il vous faudra d'abord vaincre le seigneur Sith dans un duel au sabre laser à la difficulté...surhumaine. Bon courage, et que la Force soit avec vous !
Numéro 4 : Fire Emblem : Thracia 776
Le 21 janvier 2000, Nintendo et Intelligent Systems se décident à donner une suite au superbe Tactical RPG, Fire Emblem : Genealogy of the Holy War. Et aussi étrange que cela puisse paraître vu la date annoncée, cela se passe encore et toujour sur Super Famicom. La console a beau ne plus proposer de sorties régulières de nouveaux titres depuis plus de trois années maintenant, Fire Emblem : Thracia 776 verra bien le jour sur une console plus qu'en fin de vie. Alors pour fêter cela, Intelligent Systems qui se doute que son jeu va toucher une catégorie bien spécifique de joueurs, à savoir les acharnés, va s'en donner à coeur joie. Vous avez trouvé Fire Emblem : Genealogy of the Holy War difficile ? Vous n'êtes pas le seul. Avec son système de jeu complexe, et ses cartes gigantesques qui permettent de très longues et épuisantes batailles, nous sommes bien dans un Fire Emblem, et toute mort de l'un de vos personnages est définitive. Dur de se faire une raison et d'abandonner au dernier instant un être cher à son sort, alors que l'on bataille depuis de longues heures sans relâche. Mais tout ceci n'est rien, à côté de ce qui vous attends dans Fire Emblem : Thracia 776. Au sein de cette suite, la chance et quelques instants de réflexion ne suiffiront pas pour vous tirer d'affaire. Non, ici chaque mouvement compte, chaque attaque doit être soigneusement préparée, la règle du pierre-feuille-ciseau qui opère sur la série et influe sur la puissance des coups portés par vos hommes en fonction de l'arme qu'ils possèdent est plus que jamais à respecter à la lettre. Vous n'aurez simplement pas le droit à la moindre erreur. Vos troupes pouvaient mourir au moindre coup bien placé ? Désormais, même en vie, elles se fatiguent sur le champ de bataille et devront parfois se reposer, laissant sur le front des unités plus faibles se faire massacrer. Un mage a la bonne idée de vous endormir en début de bataille ? J'espère que vous avez de quoi réveiller votre malheureux combattant, sous peine de le voir dormir durant toute la durée de la bataille. Vous souhaitez attaquer ce roitelet sur son trône ? Bon courage, ce dernier lui occtroyant un bonus de défense inhumain. Tout, absolument tout, est fait pour vous mettre des bâtons dans les roues. Bon courage pour venir à bout de ce jeu magnifique mais d'une difficulté brutale !
Numéro 3 : Zombies Ate my Neighbors
Lucasarts est décidément un gros malin. Non content de nous en faire baver avec sa licence phare, Star Wars, il profite de l'aura de Konami qui publie ce Zombies Ate my Neighbors, pour proposer un titre aux contours qui fleurent bon l'excellence et nous rappelle furieusement les grandes réussites du prolifique développeur japonais sur la console. On se remémore avec bonheur les Turtles in Time, Tiny Toons Buster Busts Loose et autre Spakster, aussi grandioses...qu'abordables. On se lance ainsi dans cette chasse aux zombies plein d'espoir, et l'on est pas déçu, le titre est agréable à prendre en main, possède beaucoup d'humour, le level design est malin, et les ennemis à notre portée. On progresse ainsi à travers ces premiers niveaux correctement et en y trouvant beaucoup de plaisir. Et puis...les choses se gâtent, le quatrième stage débute, et on se retrouve submergé d'ennemis, ce qui pourrait encore s'entendre si en contrepartie nous avons des armes pour nous défendre. Mais celles-ci ont toutes des munitions limitées, et on se retrouve vite, très vite sans grand chose à se mettre sous la main pour se défendre. Pour ajouter un peu de piment à tout cela, le level design devient lui progressivement diabolique, et les niveaux se transforment au fur et à mesure de votre progression en véritables labyrinthes dans lesquels vous vous perdrez sans fin, avant évidemment, de vous faire occir par une horde d'ennemis en fureur. Vous commencez à comprendre de quoi il en retourne, et l'enfer dans lequel vous vous êtes engagés. Très bien, alors admettons que vous arriviez, après beaucoup de difficultés, à traverser enfin ce satané quatrième niveau. Bravo à vous ! Encore trois ou quatre niveaux de ce calibre, et vous verrez sans nul doutes le bout de l'aventure. C'est beau de rêver...les niveaux s'enchaînent sans relâche, toujours aussi retors et vous ne voyez toujours pas le bout de ce jeu dantesque. Patience, le titre ne se compose que de...48 niveaux ! Un paille. Tout au bout de l'effort, dois-je encore prendre le temps de préciser que le boss final est absolument bestial ? Je pense que vous avez compris, Zombie Ate my Neighbors n'est pas à mettre entre toutes les mains. Ces zombies ne sont vraiment pas très sympathiques...
Numéro 2 : Super Ghouls 'n Ghosts
Impossible de parler de Konami, sans parler de Capcom. Cette règle quasiment immuable vaut évidemment sur Super Nintendo, et tout autant sur ce thème un peu particulier. Après les zombies, place donc aux goules et aux fantômes. Le 3ème épisode de cette série des Ghosts 'n Goblins ne failli pas à sa réputation, et derrière sa superbe armure, notre cher petit Arthur, certes héros sans peur et sans reproche, va en baver comme jamais. Finir en slip sera un moindre mal, puisqu'ici cela voudra dire que vous êtes encore en vie...pour quelques secondes. Super Ghouls 'n Ghosts est clairement un titre sans concessions, tout, absolument tout est fait pour faire rager le joueur. Une seconde d'inattention, le moindre saut mal exécuté, le moindre pas en avant sans réfléchir, et c'est au mieux en slip que vous vous retrouverez, si ce n'est à l'état de squelette. Non content d'avoir des ennemis toujours redoutablement bien placés pour vous heurter, ceux-ci arrivent en nombre. Certains d'entre eux ont des patterns de déplacement particulièrement énervants et imprévisibles. Cette bonne vieille gargouille Firebrand remportant la palme de l'ennemi le plus énervant jamais croisé dans un jeu vidéo. Bien entendu, il vous faudra également éviter de tomber dans l'eau, dans un trou, ou pire, sur une étendue de pics mortels. Encore plus injuste, les trésors qui sont votre seule possible source de power up sont eux aussi...remplis de potentielles embûches. Ceux-ci peuvent contenir des pièges, ou pire, de puissants ennemis qui n'hésiterons pas à vous porter le coup fatal alors que vous esperiez, faible de vous, pouvoir mettre la main sur une arme un peu plus puissante. Arriver au bout de ce Super Ghouls 'n Ghosts est déjà un véritable petit exploit en soi. Mais vous savez quoi ? Oui, bien évidemment que vous savez, si vous avez déjà terminé un jeu de la saga. Il vous faudra recommencer le jeu une seconde fois, afin d'affronter enfin le véritable dernier boss du jeu, le gigantesque et infernal Sardius. Cerise sur le gâteau, comme si cela n'était pas déjà assez difficile ainsi, il vous faudra le vaincre avec une arme bien particulière, qui comme par hasard...est d'une faiblesse consernante. Merci Capcom, d'avoir permis à Nintendo de multiplier la vente de nouvelles manettes Super Nintendo. Il y a eu beaucoup de casse avec ce Super Ghouls 'n Ghosts...
Numéro 1 : Hagane : The Final Conflict
Je ressors généralement extrêmement frustré d'une partie de Hagane : The Final Conflict. Et pour cause, le jeu a beau être intéressant, s'appuyant sur une action haletante, un héros classieux doté d'un panel de possibilités important et d'une réalisation de fort belle facture, il n'en demeure pas moins que sa difficulté n'a de cesse de me laisser sur le carreau. S'inspirant assez largement d'une série comme Ninja Gaiden, il n'oublie pas au passage de transposer également sa légendaire difficulté. Habitués que vous êtes à voir une myriade d'ennemis apparaitre à l'écran, vous ne serez pas dépaysé ici, mais histoire de pousser le bouchon encore un peu plus loin, ceux-ci sont désormais dotés d'une capacité à encaisser vos coups à répétition. Certains sont de véritables sacs à PV pour reprendre une expression généralement utilisée pour certains RPG, ou vos ennemis parraissent invincibles tellement il faut les frapper avant de les voir mordre la poussière. Certes, votre héros est doté d'un sacré arsenal et pannel de coups pour venir à bout de ses adversaires les plus retors, mais encore faudra-t-il maîtriser ces enchainements à la perfection pour espérer les placer à bon escient. Bon entrainement, et bon courage...Comme si ce déluge d'ennemis ne suffisait pas, chaque niveau se voit en plus agrémenté de phases de plateformes particulièrement exigeantes. Atteindre un palier en hauteur ou à une grande distance peut se révéler plus piégeux qu'il n'y parait, et testera votre capacité à effectuer avec préçision un double saut salvateur. Plus facile à dire qu'à faire tellement la manoeuvre requiert du tact et du doigté. Attendez de voir le scrolling défiler à grande vitesse et vous mettre une pression de fou pour réaliser de tels bonds. Hagane : The Final Conflict ne vous offre absolument aucun répit dans ces instants, et vos nerfs se devront d'être en acier massif ! Ai-je oublié de mentionner que les niveaux ne possèdent quasiment pas de check point ? C'est la moindre des choses dès lors que l'on parle d'un titre à la difficulté surhumaine, digne de figurer tout en haut de ce classement. Hagane : The Final Conflict est certes un titre culte, possédant de très nombreuses qualités, mais à ne pas mettre entre toutes les mains...
Bien entendu, il a été un brin moins évident de trouver des titres très difficiles sur Super Nintendo que sur NES. Mais abuser de la difficulté reste sous l'ère des 16 bit, une astuce de bien des développeurs, et ce, bien souvent afin d'assurer une meilleure durée de vie à leurs jeux. Dans ce contexte, inutile de préciser que les seuls représentants de ce Top 5 ne seront pas suffisant pour faire le tour du sujet sur la question, et qu'il va donc falloir élargir le pannel. Pourquoi ne pas débuter cette liste par un développeur qui s'est clairement engouffré sur le créneau du titre à la complexité surhumaine, et qui, s'il n'a pas eu les honneurs du classement, mériterait un Top 5 à lui tout seul afin d'y lister ses jeux les plus difficiles. Je veux parler de ce bon vieux Ocean Software, qui fait parler la poudre avec des jeux comme Jurrasic Park ou The Addams Family Pugsley's Scavanger Hunt. De bon jeux, qui s'appuient sur des licences reconnues, et qui au final, ont surtout fait rager les plus jeunes possesseurs de Super Nintendo. Dans un style assez proche, The Lion King de Virgin Interactive réunit les même qualités. Ce satané niveau tout en couleurs au milieu de la faune de la savane aura fait faire des cauchemars à tous les lionceaux en herbe.
Il faut croire que vous mettre dans la peau d'animaux laisse le droit aux développeurs de vous en faire baver plus que de raison. Battletoads in Battlemaniacs ou encore Earthworm Jim 2 sont deux exemples criants de ce que j'avance, et rare sont les joueurs à en avoir vu le bout. Souvent, ces mêmes équipes profitent de proposer une suite à leur jeu ou leur série fétiche parue sur 16 bit, pour maintenir la difficulté qui a fait leur bonheur sur 8 bit. C'est le cas de propositions telles que Contra 3: The Alien Wars, R-Type 3 : The Third Lightning, ou encore de Castlevania : Dracula X avec son dernier boss complètement abusé. La série des Megaman, en particulier avec Megaman 7, et ce même si la série Megaman X n'est pas en reste, continue aussi à alimenter sa légende de saga pour joueurs acharnés. Enfin, la difficulté apparaît parfois là ou on ne l'attends pas. Comme par exemple sur Actraiser 2, dont les niveaux longs, bourrés d'ennemis et de sauts impossibles à réaliser s'inscrivent à l'exact inverse de ce que proposait son aîné. Pour conclure, Produce! développeur connu des amateurs de la 16 bit de Nintendo réalisera l'impossible : Faire du RPG The 7th Saga, un jeu si difficile qu'il arrivera à dégoûter même les plus acharnés des rôlistes. Sacré performance !
N'hésitez pas, comme vous en avez pris l'habitude ici même, à nous faire part de vos plus belles expériences de rage et de frustration sur la vénérable Super Nintendo. Avec son design qui invite à la convivialité, le contenu de certaines cartouches a dû immanquablement vous choquer. Essayons de dénombrer ensemble la quantité de manettes qui ont terminé leur vie sur le mur de votre chambre ou votre salon...
Et à très vite pour un nouveau Top 5, qui actualité oblige, fera la part belle à l'enfant chéri de Pierre de Coubertin...